Com’ Com’ Saint-Cyr-Mère-Boitier : Qui est impacté par la sécheresse ?

Début septembre 2018, le Préfet de Saône-et-Loire promulguait un nouvel arrêté renforçant les mesures de restriction d’usage de l’eau, déjà en vigueur depuis le 10 août sur l’ensemble du département. L’objectif de ces mesures était de limiter les consommations d’eau non indispensables afin de préserver la ressource en eau et particulièrement les débits des cours d’eau. Revenons sur cet épisode pour mieux comprendre à quoi nous devons nous attendre pour les prochaines saisons estivales.

Notre Communauté de communes est au niveau de « crise », c’est le niveau le plus grave dans les bassins de l’Arroux Morvan, de la Dheune, de la Grosne… Selon Jean-Paul Aubague, maire de Trambly et président de la Communauté de communes, la sécheresse de l’été 2018 n’a pas eu de conséquences pour sa commune, qui n’a jamais manqué d’eau. Cependant, les agriculteurs ont dû puiser sur leurs réserves de foin dès le mois d’août donc en racheter pour l’hiver et transporter plus d’eau pour les animaux.

C’est le cas de Sébastien Prades, éleveur à St Pierre le Vieux et professeur d’agronomie au lycée agricole de Davayé, qui est frappé de plein fouet par la sécheresse de 2018. « J’ai dû puiser dans mes stocks de foin pour l’hiver. J’ai dépensé 2 500 euros pour reconstituer le stock (environ 20 tonnes de foin). J’ai aussi passé du temps et consommé du fioul pour apporter de l’eau à mes 35 vaches à cause du manque d’eau (environ 2h par jour) ». Sébastien a aussi perdu de l’argent car face aux pénuries d’eau et de foin il a dû vendre des vaches, comme beaucoup d’autres éleveurs, à bas prix sur le marché (5 à 20 % de baisse). Même si ses vaches n’ont pas souffert, l’attente des prochaines pluies était difficile pour le moral. « … ça fait réfléchir pour l’avenir. Il faudrait être plus extensifs, par exemple vendre les veaux plus tôt ». »Je trouve ça injuste que les petits agriculteurs soient touchés en premier par la sécheresse alors qu’il sont très peu responsables du réchauffement climatique ».

« Avec le réchauffement climatique, les sécheresses vont perdurer et s’aggraver et la commune devrait réactiver des sources (il y a de plus en plus de sources abandonnées), protéger leurs périmètres contre les pollutions, et il y aura certainement un manque d’eau » selon Jean-Paul Aubague. « Dans le secteur les besoins en eau sont importants. Une entreprise comme Palmid’Or consomme énormément d’eau propre. Le syndicat inter-communal (15 communes) consomme environ 400 000 m³ d’eau par an, acheminés par 250 km de tuyaux. » En effet, l’eau pour la communauté de communes vient majoritairement de la Saône, avec une interconnexion à la Loire en cas de problèmes.

Si les sécheresses se répètent, les agriculteurs devront s’adapter et chacun devra économiser l’eau.
Milo et Yanis

Légende des photos
Sébastien Prades, éleveur à Saint-Pierre-le-Vieux
Jean-Paul Aubague, Maire de Trambly