La forêt, les yeux dans les yeux

A Dompierre-les-Ormes, jusqu’au 21 décembre 2019, pendant les horaires d’ouverture de la bibliothèque, au Point Info Tourisme, Gérard Joblot et Alice Faure exposent des photographies rassemblées sur le thèmes « Les yeux de la forêt ».

Samedi 14 décembre à 18h30 avait lieu le vernissage de l’exposition en présence des artistes et par le maire, Michel Pourcelot qui, pour l’occasion, s’était servi d’un petit texte de Jean-Marie-Gustave Le Clézio, « Voyage au pays des arbres », conseillé par la bibliothèque de Dompierre et dont il a lu un extrait au public présent pour l’occasion.

Michel Pourcelot a aussi choisi d’évoquer la morale d’Antoine de Saint-Exupéry et notre commune responsabilité du monde à transmettre.

« Tu es responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. »

Nous sommes responsables, en commun et individuellement, du monde que nous avons façonné.

 

Photographies d’Alice Faure

Musarder hors des sentiers battus.

Voir l’invisible.

Saisir l’éphémère.

Dénicher la singularité.

Transfigurer le quelconque. Se délecter du futile.

Sténopés de Gérard Joblot

De 1997 à 2008, Gérard Joblot a conçu, fabriqué et utilisé des chambres à sténopé adaptées à ses exigences de photographie en couleurs. Il a ainsi exploré une approche de la prise de vue qui rompt avec les façons de faire habituelles… Les images présentées sont extraites d’un ensemble exposé à l’IUFM de Mâcon en 2001.

Extraits de ce conte pour enfants (8-10 ans) :

« Il y avait une fois un petit garçon qui s’ennuyait. Il avait bien envie de voyager, de partir vers le ciel, ou bien dans la mer, ou encore de l’autre côté de l’horizon. Mais pour voyager, il faut avoir les moyens. Ce petit garçon n’avait pas de bateau, ni d’auto, ni de train, ni rien de ce genre. Alors il était obligé de rester sur place et il s’ennuyait un petit peu. Mais un jour, il s’est dit que ce n’était peut-être pas nécessaire d’avoir des ailes ou des nageoires pour voyager. C’est comme ça qu’il a eu l’idée d’aller au pays des arbres. Enfin l’idée ne lui est pas venue d’un seul coup. Il y avait longtemps qu’il allait se promener dans la forêt et il sentait tout un tas de choses bizarres, comme si les arbres voulaient lui parler, ou comme si les arbres bougeaient ; un jour il allait ici, un jour là, et il avait l’impression que les arbres avaient bougé. Bien sûr quand on les regarde, les arbres ont l’air immobile. Ils sont debout dans la terre avec leurs branches écartées et leurs milliers de feuilles qui tremblent et tournent dans le vent. « 

« Les gens qui ne savent pas apprivoiser les arbres disent que les forêts sont silencieuses. Mais dès que tu siffles, et que tu siffles bien, comme un oiseau, tu commences à entendre le bruit que font les arbres. Il y a d’abord ces bâillements et ses respirations aiguës. Puis tu perçois d’autres bruits. Il y a des coups lourds, comme s’il y avait un coeur qui battait quelque part sous la terre. Puis tout un tas de craquements, des branches qui se redressent avec des explosions, des feuilles qui se mettent à trembler, des troncs qui se dérident. Il y a surtout des bruits de sifflements, parce que les arbres te répondent. Ça c’est le langage des arbres. »