La place inconfortable des agriculteurs dans notre société

Connue de tous par son grand âge, notre agriculture est pourtant de nos jours méconnue par beaucoup. Acteur de la société, l’agriculture d’aujourd’hui conjugue modernité et respect des enjeux sociétaux. Deux professionnels nous donnent leurs points de vue.

Le 10 janvier 2019 nous avons rencontré M. Bruno Lapalus éleveur à Saint-Léger-sous-la-Bussière. Il est éleveur de bovins, il possède 70 mères charollaises qui mettent bas chacune un veau par an. Il élève 30 000 canards chaque année. Il est producteur de denrées alimentaires et contribue à l’entretien du territoire. Une partie de la population juge polluantes certaines pratiques. Pour M. Lapalus la plupart des gens ont conscience qu’il s’agit de leur garde-manger et que l’agriculture est menée de façon sérieuse et responsable.
Au cliché « Agriculteur pollueur », il répond : « Caricature mensongère de nos jours en France, certainement vraie il y a quelques dizaines d’années, la maîtrise et l’utilisation de produits divers se fait avec une gestion rigoureuse et une bonne maîtrise ».
Il nous rappelle que durant la période d’après-guerre il fallait produire, augmenter les rendements pour nourrir la population, l’apparition des produits phytosanitaires a permis de nourrir tout le monde.
L’agriculture française du 21ème siècle est soucieuse des enjeux climatiques. Pour lui le rôle de l’agriculture dans la lutte contre le réchauffement climatique « est capital : toutes les surfaces cultivées et entretenues par l’homme sont cent fois plus en phase avec la planète que ces incroyables étendues de bitumes et de béton ! »
La société met de plus en plus en avant le bien-être animal ; le métier d’éleveur est un métier de passion, il nécessite avant tout l’amour des animaux. Pour assurer le bien-être des animaux, la surveillance et les soins sont quotidiens, 7/7, de jour comme de nuit.
Bien que passionnant ce métier reste difficile, Il faut composer avec la météo pour les différentes activités à mener, et les denrées alimentaires sont rarement payées à leur juste valeur.

La question délicate des finances

Nous avons également interviewé une comptable de cabinet comptable CER France. Nous l’avons rencontré le 12 décembre 2018. Habituée à analyser différents secteurs d’activité, il nous semblait intéressant d’avoir son point de vue objectif sur l’agriculture.
Elle nous a expliqué que le métier d’agriculteur est avant tout un métier de passion, un métier complexe dans ces taches. La profession a une place énorme dans la société ; ce secteur engendre beaucoup d’emplois dans différents secteurs en amont (ex : fabricants de matériels agricoles, entreprises de bâtiment…) ou en aval (ex : vétérinaires, cabinets comptable…).
Elle considère qu’une partie de la population juge hâtivement, par méconnaissance du secteur : « on entend régulièrement dire « ils se plaignent alors qu’ils touchent des primes » ». Il faut savoir que ce système de compensation a été mis en place dans les années 1960, il permet encore aujourd’hui d’éviter l’envolée des prix des denrées alimentaires. En effet les prix d’achat des denrées agricoles aux producteurs sont bien souvent inférieurs au coût de production de ses denrées, les subventions versées aux agriculteurs permettent à ces derniers de couvrir les frais de production et aux consommateurs d’avoir accès à une alimentation de qualité à coût raisonnable. Par exemple, sur ses 30 dernières années les prix de ventes sont restés identiques alors que les charges ont plus que quadruplé !
Sans ce système de subventions, une majeure partie de la population aurait des difficultés à se nourrir correctement.

Mathilde, Lucas, Yléna S.