Stéréographie, la 1ère Guerre mondiale en 3 dimensions

La mairie de Matour met pour la seconde fois à la disposition du collège une exposition de photographies en 3D de la Première Guerre mondiale. Cette année les vues exposées au CDI ont aussi fait l’objet d’un travail interdisciplinaire en histoire, français et arts plastiques.

Si la mairie de Matour met à disposition du collège pour la seconde année consécutive son exposition de photographies en 3D de la Première Guerre mondiale, cette année, l’exposition a été largement exploitée par une travail interdisciplinaire entre histoire, français et arts plastiques.

Les élèves de 3e sont d’abord venus observer et questionner l’exposition présente au CDI dans le cadre du cours d’histoire (avec M. Baumier ou Mme Bacot), afin de faire écho au programme et aux travaux : lettres de poilus imaginaires, carnets et journaux intimes de soldats au front, ou d’autres supports mettant en scène les connaissances acquises.

M. Chantier présente la stéréographie aux élèves de 3e.
Dans ce travail, les effets d'un soldat imaginaire laissent supposer que ce soldat est mort. Ils sont un témoignage de sa présence passée. Le travail des élèves côtoie fictions du CDI, classiques autobiographiques et vues de l'exposition.

En parallèle, une des classes de 3e a lu pour le cours de français, avec Mme Sadoulet, en amont de l’exposition, des romans biographiques, historiques ou autobiographiques, voire des bandes-dessinées (Jacques Tardi) autour de ce thème historique.

Les élèves ont ensuite été invités à éprouver l’intérêt de l’exposition comme évocation de leurs lectures. Celles-ci avaient par ailleurs abouti à la réalisation de fiches de lectures créatives sous la forme d’abécédaires devant synthétiser en 26 mots, commençant par les 26 lettres de l’alphabet, l’œuvre lue et son sujet.

Pour s’approprier l’exposition et la compléter, des travaux d’élèves réalisés dans le cadre de l’histoire et du français ont été mêlés aux panneaux de l’exposition. L’ensemble sera encore visible en novembre.

Enfin pour clore ce travail interdisciplinaire et le chapitre d’arts plastiques sur la photographie avec M. Merlin, par une lecture fine de l’exposition, M. Pascal Chantier, photographe ayant numérisé et restauré les anciennes photographies présentées dans l’exposition, est venu présenter son métier, son travail de restauration et les techniques de photographies en trois dimensions, revenant par la même occasion sur les origines de cet art.

Car ces photographies sont plus précisément des stéréographies, vues doubles et superposées, simulant les images captées par nos deux yeux et permettant la perception du relief. Disposées à la bonne distance pour notre cerveau, celui-ci a la sensation du relief. Pour permettre de bénéficier de cet effet d’optique, sans l’appareil de vue stéréoscopique normalement nécessaire, il faut superposer les deux images prises par un appareil comptant deux objectifs, séparés de 7cm ainsi que le sont les yeux d’un être humain, en les décalant légèrement et en jouant sur trois couleurs : les couleurs d’origine (nuances de gris), le cyan et le rouge qui permettent la vision 3D avec les lunettes. Cyan et rouge étant opposés, chaque œil regardant à travers un verre d’une des deux couleurs ne verra que les motifs d’une des deux couleurs en plus des couleurs d’origines, reproduisant ainsi avec une vue en deux dimensions la sensation du relief.

Mais l’explication, bien que très poussée sur le plan de la photographie et de l’optique, n’a pas seulement été technique. M. Chantier a aussi permis aux élèves de constater la présence de figurants récurrents sur les photos de l’exposition, démontrant ainsi que ces photos, commandées par le service photographique des armées après 1915 avaient également pour but de soutenir la propagande pour l’arrière qui devait continuer de soutenir le choix de la guerre. Les élèves ont ainsi pu voir qu’il fallait finalement très peu de moyens techniques pour manipuler des images et d’une façon très efficace !

Retrouvez ci-dessous les vues de l’exposition et des travaux des élèves.

Une reproduction du stéréoscope de Holmes (crédit : Davepape, en.wikipedia)