Thibault Roy, l’art du coup de poing

Troisième intervenant invité par le Clémi et le département à venir accompagner les élèves de la classe presse 71 dans leurs réalisations, le dessinateur Thibault Roy aime à s’adresser aux élèves en toute franchise et sans mâcher ses mots.

Lui  qui a grandi en Saône-et-Loire et découvert le dessin de presse, comme les élèves matourins, dans le cadre d’un projet de collège, alors qu’il était élève de 4e à Buxy, a depuis largement fait ses armes et aime à reprendre cette phrase de Cavanna : « un bon dessin, c’est comme un coup de poing dans la gueule! »

Et pour se raconter, conseiller ou faire rire son auditoire, Thibault Roy n’y va pas par quatre chemins : comme on ne peut pas plaire à tout le monde, il annonce rapidement à qui il n’a pas plu !

Ses premiers dessins ? Au lycée, il participe au magazine scolaire de qualité Typo, puis il décroche une première publication… son dessin illustrera les mérites du préservatif contre le sida sur une boîte de préservatifs à destination des jeunes !

Sa première consigne aux collégiens de Matour ? « Dessinez-moi pendant que je parle ! et ne vous inquiétez pas je vais vous donner des trucs pour ne pas me rater ! » 1er conseil : « faites rire les copains ». De fait, Thibault Roy, un peu plus tard, contrôle les productions : « j’espère que vous n’avez pas oublié mes sourcils ? Et vous avez vu comme je suis poilu ! (…) Ah c’est bien, tu n’as pas oublié la bouée qui entoure mon ventre ! »

Thibault Roy à la rencontre des 4eA de Matour (crédit photo : Kenza, 4eA)
Thibault Roy caricaturé avec talent par les 4e A !

Son premier écueil, Thibault Roy le vit au JSL justement. Naïvement alors, il ne réalise pas que chaque journal ayant son lectorat, chaque lectorat a son dessin de presse et ses sujets… sensibles. Son dessin pour l’anniversaire des 2000 ans de Jésus « dopé » à l’hostie, passe alors très mal auprès des lecteurs. Il est temps pour lui de se tourner vers des journaux plus proches de lui et un lectorat en accord avec ses idéaux.

L’occasion de montrer aux élèves qu’un dessin doit être pris dans le contexte de sa publication . Se moquer de la Reine des Neiges, pompette, ce n’était pas une bonne idée aux yeux de sa petite nièce. Comme quoi, dit-il avec humour, on peut vite être censuré, même par ses proches !

Thibault Roy exhibe fièrement ses choix de prédilection. (crédit photo : Kenza, 4eA)

Sans s’interrompre, Thibault Roy poursuit et passe à des conseils plus techniques : comment faire naître une idée drôle ? Utiliser des figures de style, choisir (ou mêler) caricature, dessin d’illustration et dessin de presse, nourrir ses dessins de références culturelles communes et surtout partagées avec son lectorat…

Utiliser un brouillon au crayon à papier, écrire en capitales pour être lisible, décalquer les contours d’une image pour débuter dans la réalisation d’un décor ou paysage…

Thibault Roy livre ses conseils de pro aux élèves. (crédit photo : Kenza, 4eA)

Avant de laisser partir cet invité, la rencontre est aussi le moment de parler des sujets des élèves et des dessins qui pourraient les accompagner, voire même de débattre des sujets de société que ces futurs articles soulèvent : accès à la culture, « révolte » des crops-tops…

Première conséquence de cette rencontre ? La motivation des élèves pour produire leurs futurs dessins de presse ! La suite au printemps dans les colonnes du JSL et sur ce site…